Après des mois de suspense, votre collection vient (enfin!) d’être dévoilée. Que ressentez-vous, en 3 mots ?
« Excitée, fière… et à nouveau excitée ! »
Nouveautés
26 janvier 2023
La designer néerlandaise Sabine Marcelis, génie de la lumière, nous éclaire sur sa dernière collection imaginée pour le géant du meuble en kit suédois, IKEA. Baptisée VARMBLIXT et composée de luminaires, tapis, verreries ou encore bonbonnières, la ligne se pare de couleurs chaudes comme un coucher de soleil. Rencontre.
Après des mois de suspense, votre collection vient (enfin!) d’être dévoilée. Que ressentez-vous, en 3 mots ?
« Excitée, fière… et à nouveau excitée ! »
Bonbonnière et tapis VARMBLIXT collab Sabine Marcelis x IKEA
Suspensions et appliques VARMBLIXT collab Sabine Marcelis x IKEA
« Cette collection est ma deuxième collaboration avec la marque. J’ai beaucoup réfléchi avant de sauter le pas, je me suis demandé si une telle rencontre avait du sens pour moi qui m’associe d’ordinaire à des galeries et produis des créations uniques ou en séries limitées. Nos deux approches sont tellement différentes.
Mais j’ai eu envie de me confronter à ce nouveau défi, voir si j’étais capable de retranscrire ma façon de travailler dans un contexte de production de masse sans diluer, décolorer mon identité. Lorsque je travaille avec des galeries, je n’ai pas l’occasion d’imaginer des objets du quotidien, dont je pourrais me servir tous les jours. Ça a été très libérateur pour moi. »
Conception des bonbonnières VARMBLIXT par Sabine Marcelis © IKEA
« Évidemment, je tenais à ce que mon esthétique brille à travers cette ligne. Et j’ai certaines préférences que j’incorpore à tous mes projets. Le donut en fait partie, c’est une forme si géniale à exploiter ! »
Que signifie le nom de la collection, Varmblixt ?
« Contrairement à ce que nous apprend Google translate, Varmblixt ne veut pas dire “bouffées de chaleur”, en tout cas pas dans le sens où nous pouvons l’entendre. Toutefois, ce nom fait bien référence à une certaine chaleur – qui nous manque cruellement en ce moment ! »
« Je l’ai pensée justement pour traduire un sentiment de chaleur. J’ai utilisé des tons très chauds, des oranges coucher de soleil, relevés de ce vert amande plus froid. La collection est par ailleurs très minimale, dépouillée jusqu’à l’essentiel, en utilisant un minimum de matière. Je tenais à ce qu’elle soit intemporelle – que les produits soient abordables n’est pas une raison pour les jeter au bout d’une saison.
Aussi, créer pour une marque si connue, qui parle à autant de monde, implique que les objets puissent s’intégrer dans le plus grand nombre d’intérieurs tout en conservant leur propre caractère. La lampe cerceau, je l’ai laissée blanche, car elle se fixe au mur, et la plupart des appartements et maisons ont des murs blancs. Ainsi, le luminaire se fond dans son environnement, afin de laisser s’exprimer le faisceau lumineux, la lumière en elle-même. »
« L’équipe a fait preuve d’une grande patience ! Quand les formes sont si simples, le moindre détail est important et j’ai pu optimiser les prototypes jusqu’à être parfaitement satisfaite du résultat. En cela, ils ont montré beaucoup de respect envers mon travail et mon approche du design.
J’ai aussi adoré leur philosophie du packaging plat. L’une des lampes de la collection est assez volumineuse et je ne pensais pas qu’elle pourrait rentrer dans deux boîtes à pizza. Enfin, j’ai particulièrement apprécié leur vision réellement démocratique du design. La collection comptait déjà un grand nombre de produits, dont les prix n’allaient pas en dessous d’une vingtaine d’euros. L’équipe m’a alors demandé d’en imaginer d’autres, qui seraient vendues, eux, encore moins cher, une poignée d’euros, afin d’inclure tout le monde. »
A-t-il été difficile pour vous d’imaginer une collection si large, avec autant de typologies d’objets différentes ?
« La partie créative m’est venue naturellement. Des tonnes d’idées me trottent en permanence dans la tête. La seule requête que j’avais était de développer des luminaires, j’ai donc joui de beaucoup de liberté. »
Quel a été le plus gros challenge de cette collection ?
« Les matériaux que j’utilise d’ordinaire, comme la résine, n’ont pas leur place dans une production à grande échelle. J’ai donc sélectionné des matériaux plus faciles à développer, dont le verre et le métal, et chercher à en utiliser le minimum possible tout en créant un maximum d’effet. Par ailleurs, je regrette que la ligne ait été développée en plein Covid, ce qui m’a empêché de me rendre sur place, dans les usines, afin de suivre le prototypage, et n’a pas facilité les échanges. »
« La lampe donut a nécessité beaucoup de prototypages, car je voulais qu’on puisse soit la poser sur une table, soit l’accrocher au mur. La partie métallique qui se trouve à l’arrière et permet l’accrochage se devait donc d’être invisible. Par ailleurs, une lampe est un objet qui doit être beau allumé et éteint, ce qui présente un défi supplémentaire. »
Quelle est votre pièce préférée ?
« Je suis très excitée à l’idée d’utiliser les coupes à champagne, et de pouvoir trinquer avec lors du lancement de la collection, ce qui est très symbolique. »
Vaisselle et bonbonnières VARMBLIXT collab Sabine Marcelis x IKEA
De quels éléments votre moodboard se composait-il ?
« Je ne travaille pas avec des moodboards. J’observe comment les choses fonctionnent. Je suis une puriste : je n’aime pas les ornements inutiles. Lorsque j’ai imaginé la carafe, je tenais à ce que le héros soit le liquide, raison pour laquelle tout le service à cocktail est transparent. J’espère que les gens vont s’amuser à créer des boissons très colorées pour donner vie à mes créations. Je suis partie de la forme la plus pure, le cylindre, tout en me demandant ce qui différencie ce récipient du vase. La forme en devient encore plus abstraite. »
La vaisselle VARMBLIXT collab Sabine Marcelis x IKEA
Dès le 27 janvier dans les magasins IKEA et sur le site Ikea.fr.