Le sac Divine de Sessùn réinventé par
Audrey Guimard
Artistes
24 juin 2024
Sessùn célèbre les dix ans du sac Divine à travers une exposition itinérante. Quinze artistes ont été invités à réinterpréter cet iconique. Une carte blanche qui laisse la part belle aux savoir-faire.
Entourée par le minéral dès son jeune âge, Audrey Guimard escaladait les falaises de calcaire avant de les tailler. Après ses études en histoire de l’art et archéologie, elle se tourne vers la muséographie, la scénographie et l’architecture d’intérieur puis finit par découvrir sa véritable passion lors d’une résidence artistique au cœur de carrières désaffectées.
Aujourd’hui, Audrey travaille la matière minérale recyclée avec une esthétique particulière qui invoque l’antique et le mythologique, le brut et le poétique.
Son interprétation du Divine ? Un monolithe en pierre calcaire finement gravé et accessoirisé d’une anse en laiton doré ornée de perles réalisées à partir de chutes de marbre. Cette proposition, comme non datée, fait référence aux ruines, aux artefacts. Audrey raconte les coulisses de cette création.
« Divine Palette: Exploring Colors and Textures »
Sessùn Paris Bachaumont
11 rue Bachaumont, Paris 2e
Comment vous êtes-vous emparée du sac Divine ?
« Je souhaitais concevoir une version épurée du sac, mettant en valeur l’élégance de ses lignes. En utilisant des matériaux nobles comme la pierre calcaire et des chutes de marbre, j’ai voulu créer un objet qui évoque la solidité et l’intemporalité, à l’image d’une sculpture ou d’un artefact ancien. Le sac, ainsi conçu, dégage une impression de permanence, comme s’il avait traversé les époques. »
Pièce en marbre par Audrey Guimard, Collectible 2024 © Stéphane Ruchaud
Quel a été votre médium de prédilection ? Quelle est la particularité de cette technique ?
« J’ai conçu cette pièce en utilisant mes outils traditionnels de tailleur de pierre, notamment des ciseaux et des petites gouges pour la gravure des motifs. Cette technique artisanale me permet de sculpter avec précision tout en respectant la matière. Chaque gravure est réalisée à la main, ce qui confère à l’objet un caractère unique et authentique. »
Pourquoi cette couleur ?
« Les couleurs sont celles des matériaux naturels. Le blanc crème de la pierre calcaire apporte une douceur et une pureté organique, tandis que l’anse du sac, composée de perles de marbre aux teintes noires et blanches subtiles, ajoute un contraste délicat rehaussé par la brillance dorée du laiton. »
Sac Divine en pierre de Audrey Guimard, exposition collective « Divine palette: exploring colors and textures » © Florian Touzet, Sessùn
Quelles ont été les surprises rencontrées ?
« Une des belles surprises de ce projet a été le travail sur l’anse du sac. J’ai pris beaucoup de plaisir à explorer les possibilités offertes par ce détail, ce qui m’a ouvert de nouvelles perspectives créatives. »
Les images ou détails qui vous ont inspirée ?
« Pour m’inspirer, j’ai consulté des images d’archives et différentes versions du sac des dix dernières années. Cela m’a aidé à comprendre l’évolution du design et à imaginer comment traduire cette histoire en une version en pierre. »
Des artistes ou courants artistiques qui vous ont inspirée ?
« Je suis constamment fascinée par les arts premiers et l’antiquité. Ces périodes sont pour moi une source d’inspiration inépuisable. »
Comment avez-vous travaillé avec Sessùn ?
« L’invitation était très ouverte, offrant une carte blanche créative. Cependant, pour garantir la cohérence du projet, il était important de respecter les dimensions et le design du sac original. »
Auriez-vous des croquis que vous pourriez partager ?
« Je dessine peu, je suis vraiment tout de suite dans la 3D. »
Vos accessoires fétiches quand vous travaillez ?
« J’ai une collection de combinaisons de travail et de foulards en soie trouvés en friperie qui ne me quittent pas. »
Quels sont vos projets à venir ?
« Un grand déménagement et l’installation de mon atelier en pleine nature. »
Les œuvres d’Alba Galocha, Astérisque, Audrey Guimard, Atelier Sao, Arthur Ristor, Annabelle Jouot, Elsa Noyons, Guylène Galantine, Jorge Suárez-Kilzi, Lisa Allegra, Macheia, Matna Paris, Marion Flament, Simone Loo et Thibaut Lipski sont exposées à partir du 10 octobre, dans la nouvelle adresse de Sessùn, au 11 rue Bachaumont, dans le second arrondissement parisien.
