Inspirés par les esthétiques asiatiques minimalistes, en particulier du wabi-sabi japonais, les intérieurs font place à l’essentiel. Matériaux bruts, lumière tamisée, gestes justes… Les espaces se vident et le mobilier se dépouille pour mieux respirer. Le peu devient un hommage à ce qui est là, simplement, et pour un temps.
Dans les maisons traditionnelles de l’Asie — le siheyuan en Chine, le minka et l’ukiya-zukuri au Japon, le hanok en Corée — cette simplicité est reine. Le vide n’est pas un manque mais une présence subtile. Cette esthétique fait écho à la philosophie japonaise du ma qui consiste à occuper peu l’espace, mais à le ressentir pleinement, mais aussi au Yūgen, concept nippon basé sur la poétique d’une beauté voilée, cachée.
Les créatifs des quatre coins du globe puisent dans ce lexique : Ideal Work et ses surfaces à l’élégance silencieuse, Garnier & Linker et sa collection en laque japonaise Urushi, Tom Ducarouge et ses panneaux lumineux en papier, Tekla et ses vêtements inspirés du bain japonais… Une invitation au calme, à la contemplation, à l’attention portée aux choses simples. Moodboard.
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Maison
Minka
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Sol
Tatami
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Séparation
Shōji
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Langage
Vide
L’éloge de l’ombre
La patine d’une laque dans la pénombre, la lumière qui glisse sur du papier washi, la brume qui voile un paysage… Dans son essai L’Éloge de l’ombre (1933), l’écrivain japonais Jun’ichirō Tanizaki rappelle la beauté profonde et mystérieuse du Japon d’antan. À travers ses mots, il célèbre l’obscurité, le silence, l’imperceptible, tout ce que la modernité et l’Occident cherchent à effacer. Il étudie entre autres deux piliers de l’esthétique japonaise : le ma, cet espace-entre qui fait respirer les choses, et le yūgen, l’émotion profonde qu’on ne peut cerner.
Spiritualité et rituels domestiques : quand le chez-soi devient un lieu de méditation
La cérémonie du thé, le respect de la frontière entre l’extérieur et l’intérieur, le silence, la posture, la respiration… Dans les foyers asiatiques, chaque geste, chaque comportement — même le plus anodin — devient rituel. L’intérieur se vit comme un temple personnel, une célébration du temps et de l’espace et une sacralisation du quotidien. Une ritualisation qui inspire les créatifs européens, des architectes français Garnier & Linker à la marque de mode domestique danoise Tekla en passant par la maison de beauté américaine Le Labo.

Ye Xiao Xiao tea house par Aurora Design à Mengzi

Collection « KAMI » par Garnier & Linker © Julien T. Hamon

Boutique Le Labo par Jo Nagasaka de Schemata à Kyoto
Les surfaces zen d’Ideal Work, entre sobriété et sérénité pour mieux habiter
Les micro-ciments et le bétons cirés d’Ideal Work célèbrent l’esthétique du ma, ou du vide habité. La marque italienne, précurseuse dans la réalisation de sols et de revêtements sur mesure propose des surfaces continues qui portent une élégance silencieuse, toujours en harmonie avec les choix architecturaux de chaque projet.
Le shōji japonais, filtre de lumière éthéré et intimiste

Tom Ducarouge pour Pièces Uniques © Robin Le Febvre
Les luminaires en papier : envelopper sans irradier
Avec la complicité d’Ideal Work.